"Okavango" bronze,
fondeur Chapon
H=55, L=75, P=27 cm
Wanga la panthère fut surprise par
le flot qui
grossissait rapidement alors que tout à l'heure encore la terre était
sèche…
Elle se sentait encerclée et craignait pour sa vie. Le danger venait de
toute part…
"
Okavango " Wanga the panther was
surprised by the stream
which put on weight fast
while soon even the earth was dry.
She felt encircled and feared for her life.
Danger came from everywhere …
Récompenses:
-
Médaille
d’argent au Salon International des
Arts (A.E.A.F.)(2012)
Okavango N° 5/8
autre couleur de patine
Okavango N° 7/8
okavango N° EA I/IV
témoignage
d'amateur:
Okavango
est, selon moi, la pièce récente de Vassil la plus représentative de
l’originalité de ce sculpteur. La panthère, surprise par la crue
brutale du fleuve éponyme de la pièce, sauve sa vie par un saut
spectaculaire vers l’autre rive.
Elle est ainsi toute
entière tendue vers
cet objectif unique et salvateur dont l’effort, marqué par l’expression
de la pièce, semble placer à bonne distance la rive.
La modernité de la
sculpture tient à la
fois du traitement du modelé et de la vision de l’animal, les deux
éléments étant d’ailleurs intrinsèquement liés. Traditionnellement, la
panthère est l’allégorie de la souplesse en même temps qu’une image
féminine du monde animal.
Les sculpteurs du
siècle dernier comme
Rembrandt Bugatti ont aimé la représenter telle un chat puissant, à la
fois élégant et féroce. Devenu objet de prédilection de marques des
années 1920 et 30, il était difficile de renouveler la représentation
que nous en avions tous pour la replacer dans la réalité du monde
animal, loin de l’image que nous en avions.
Vassil réussit avec
Okavango ce nouveau
défi en prenant comme chaque fois le parti de la représenter avec un
regard renouvelé par les progrès de notre connaissance mutuellement
partagée de l’animal. Il en fait un être à la fois puissant et fragile
face aux éléments qui l’entourent. Ce félin est capable de hisser des
proies aussi lourdes que lui en haut d’un arbre ; Vassil
choisit
ainsi de concentrer la force de la panthère sur le haut du corps en
appuyant la puissance des épaules dont l’exagération sculpturale sert
pleinement son dessein. La souplesse est, dans cette pièce, substituée
par la raide puissance qui va permettre à l’animal de s’extirper du
danger mortel en atteignant la rive salvatrice. L’enjeu vital est rendu
par la tension extrême du saut mettant en scène un instant dramatique.
Les pattes sont droites, le regard est fixe, tout tend vers ce saut qui
va la sauver y compris la queue qui devient le balancier, le gouvernail
vers la vie.
L’empathie du
sculpteur et sa vision
réaliste du monde animal se mêlent ici pour prendre le parti de
représenter une panthère telle qu’elle est. Il ne s’agit pas pour
Vassil d’en faire une vision fantasmée de qualité ou de beauté que
nous, humains, voudrions lui accorder. Il choisit de représenter cet
animal fragile et solitaire dans la réalité d’un environnement hostile
peuplé d’animaux concurrents souvent plus grands et plus fort que lui
et qui doit régulièrement son salut aux replis stratégiques dans un
arbre ou par un saut extrême. La puissance qui lui permet ces exploits
quotidiens est ainsi le fondement de sa survie.