Une balade dans
une petite ville normande, et soudain dans une vitrine, " le coup au
cœur " : deux petits oursons brun clair qui se poursuivent, un regard
de défi malicieux du meneur envers le poursuivant... et me voilà
conquise.
J'aime
ces oursons plein de vie, le mouvement de la course, l'équilibre des
corps, la complicité des regards : ils ont la spontanéité d'enfants
dans le jeu ; l'imagination est au pouvoir : où vont-ils ? courir dans
la montagne, se rouler dans l'herbe, se baigner dans une rivière ? je
les sais en bronze et pourtant leur mouvement, leur vitesse les rend
proche de l'apesanteur, les détails m'enchantent : les oreilles
dressées du poursuivant indiquant son effort et celles, détendues, du
meneur qui se sait gagnant... leur attitude indique le jeu et pourtant
l'application, je sens le travail des muscles, la volonté de courir
pour rattraper et pourtant la bonne humeur : ils s'amusent, il n'y a
pas de danger autour d'eux, c'est juste le plaisir de la poursuite.
Vassil
réussit à merveille à rendre ce climat d'insouciance de l'enfance ; son
travail d'équilibre dans l'espace donne vie et légèreté à son œuvre :
le premier ourson tient sur ses deux pattes postérieures, le corps
lancé en avant, bondissant, le deuxième est ramassé dans la course
tenant sur un seul point d'appui : le bout de la patte antérieure
droite. C'est grâce à cette sculpture que j'ai eu la grande joie de
découvrir l'Atelier 17 et toutes les merveilles qu'il contient et de
faire la connaissance de cet extraordinaire sculpteur dans l'espace
qu'est Vassil.
Odile E.
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